Le 13 mars 2012, à Sierre, en Suisse, vingt-deux enfants
décèdent dans un accident d'autocar. Le véhicule était en
parfait état ; le chauffeur, sobre, respectait les limitations
de vitesse ; la chaussée était sèche et bien entretenue. Nulle
négligence ne permet de comprendre le drame. Aucune
faute. Aucun coupable. Aucune explication. Situation intolérable
pour l'esprit.
Face à cette aporie, Matthieu Mégevand refuse de s'incliner.
Il mobilise toutes les ressources de la pensée et de l'écriture
dans une quête à la fois philosophique et romanesque. Il
replonge dans d'anciennes lectures, se retire dans la solitude,
taquine l'autofiction, s'invente des interlocuteurs, contradicteurs
ou complices, et des situations imaginaires qui
pourraient l'éclairer. Les mots sont impuissants ? C'est à voir.
Avant de proclamer leur défaite, il faut au moins leur faire
livrer bataille. Envisager tous les recours. Quitte à admettre
que grammaire et logique n'épuisent pas le langage, qui doit
se transcender lui-même lorsqu'il s'agit de trouver la raison
pour laquelle la mort nous est insupportable.
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