Nous savons bien que l'argent ne saurait tout acheter. Et pourtant, la marchandisation des biens et des valeurs progresse sans cesse. Mais c'est en Amérique que cela se passe, pensons-nous. Là-bas, les écoles en sont à payer les enfants s'ils ont de bonnes notes ; les entreprises paient les travailleurs qui font des efforts pour améliorer leur santé... Serions-nous à l'abri de ces dérives ?
Nous sommes en réalité déjà contaminés. Il est mal de vendre le droit de faire du tort aux autres. Pourquoi alors acceptons-nous l'une des mesures phares sur le changement climatique, à savoir le marché des droits à polluer, qui permet à certains d'aller au-delà de leur permis d'émission en payant ceux qui se restreignent davantage ?
Nous ne confondons pas l'amour vénal et l'amour tout court. Pourquoi alors acceptons-nous que l'INSEE inclue dans la richesse nationale le temps que les parents passent à s'occuper des enfants au tarif de la baby-sitter ?
Nous n'avons pas encore réfléchi à ce que devrait être la place du marché dans une société démocratique et juste. Ce livre, déjà un best-seller mondial, nous y aide puissamment.
Retrouvez Michael Sandel dans une vidéo lors d'une table ronde au Collège des Bernardins. Cliquez ici.
Michael J. Sandel est l'un des plus importants philosophes américains. Il est professeur de philosophie politique à l'université Harvard. Il est l'auteur de Le Libéralisme et les limites de la justice (Seuil, 1999), une des critiques les plus incisives de la Théorie de la justice de John Rawls (Seuil, 1987).
Préface de Jean-Pierre Dupuy
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