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Et si Nicolas Sarkozy n’était qu’un Jacques Chirac en sueur ? À mi-mandat, on cherche encore la grande réforme. Au-delà d’une parole effrénée empreinte de volontarisme, on cherche encore la fameuse rupture, la modernité promise, la gouvernance modeste et transparente annoncée. Que sont devenus les marqueurs idéologiques du sarkozysme, le « travailler plus pour gagner plus » (impraticable), « la discrimination positive » (abandonnée), la « laïcité positive » (oubliée), la « réforme de la françafrique » (même pas essayée) ? La plupart des réformes sont embourbées dans l’inévitable embouteillage législatif. Pour aboutir finalement à des mesures le plus souvent vidées de leur substance. Le contraste entre une parole politique forte et des résultats squelettiques risque de porter un coup sévère à la crédibilité du discours politique. En fait de « retour du politique » revendiqué, nous avons un Président qui consomme comme aucun autre les études d’opinions qu’il commande à grands frais par le biais de ces nouveaux Mazarin que sont les sondeurs et les publicitaires de son entourage. La concentration des pouvoirs à l’Élysée, le manque de déontologie du pouvoir dans les nominations et quelques discours provocateurs, pourtant souvent non suivis d’effet, ont permis aux antisarkozystes pavloviens d’hurler à la menace contre la République ! Alain Badiou peut se demander « de quoi Sarkozy est-il le nom », ses outrances antisarkozystes apposent en réalité le sceau de la réforme à ce qui ne sont finalement que de pâles copies des promesses de révolution du candidat Sarkozy. Sarkozy n’est ni le nom de la peste, ni celui de la barbarie… seulement celui de Nicolas. Il ne représente pas un danger pour la République, comme tant de commentateurs ou d’opposants aimeraient le croire, pour la simple et bonne raison que Nicolas Sarkozy n’est qu’un Président banalement de droite, un libéral pas convaincu, un pragmatique opportuniste dont le ton péremptoire n’a d’égal que sa capacité au revirement. Nicolas Sarkozy n’est donc que le dernier Président du xxe siècle. Une perte de temps pour la modernisation si nécessaire à la vie politique française.