Elles ont été emblématiques, ces bonnes
soeurs portant longs habits couvrants et coiffes
empesées, d'un catholicisme au féminin qui se
vivait en plein siècle. Mais personne aujourd'hui
n'en revendique l'héritage. Ni les féministes qui
ont vu en elles un obstacle à l'émancipation
des femmes ; ni leurs familles religieuses qui
sont mortes ou qui vivent ailleurs et autrement ;
ni leur pays qui oublie combien elles l'ont servi
de par le monde.
Ces deux cent mille religieuses du XIXe siècle
gagnent pourtant à être connues. Par équité.
Par désir de comprendre pourquoi elles ont agi
ainsi au service de la société. Car elles furent,
un temps, l'Église catholique, moderne à sa
manière, soignant les malades à l'hôpital ou à
domicile, tenant des pensionnats et mettant en
place le réseau public d'écoles communales de
filles. Et les femmes au travail n'auraient point
trouvé sans elles la voie de leur émancipation...
Les utopies fondatrices dont elles étaient
porteuses ont su triompher des pesanteurs de la
société : Anne-Marie Javouhey, pour émanciper
les esclaves, Jeanne Jugan, pour offrir un foyer
aux personnes âgées... Dans un monde contemporain
toujours brutal, ces figures d'hier qui
s'adressent encore à notre conscience, sont plus
que jamais actuelles.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.