Dans le sillage des attentats contre Charlie Hebdo, un journal français a publié une chronique intitulée : « Tuer un homme, ce n’est pas défendre une idée, c’est tuer un homme ». Curieusement il n’était pas mentionné que la citation était de Sébastien Castellion, écrite en réaction à l’exécution de Michel Servet (1553). Démonstration éclatante s’il en fallait de l’infortune qui s’attache à la destinée posthume de l’humaniste réformé. Inconnue du grand public, ignorée ou minimisée par nombre d’historiens, sa pensée se révèle pourtant d’une rare pertinence dans les périodes où la liberté de penser et la tolérance sont en recul. Bien des signes montrent que nous entrons dans une période de ce genre. Le Jubilé de Vandœuvres 2015 n’a eu d’autre ambition que de poser un jalon contre l’oubli d’une figure qui a contribué à faire entrer l’Occident dans le monde moderne. Quatre des meilleurs connaisseurs actuels de son œuvre, Marie-Christine Guéraut-Gomez, Max Engammare, Michel Grandjean et Philippe Fromont ont apporté leurs éclairages complémentaires. En les publiant, nous espérons contribuer à une réflexion sur notre époque pleine de risques.
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