Au labeur du forgeron, nous prendrons les brasiers éteints,
La vigile des pierres, les lances lignagères
Et le foulon des peuples perdus.
Itinérances rebelles !
À l'origine, la terre et les éléments étaient encore habités par la Parole. L'homme voyait la nature comme un livre, dont les mots venaient de plus loin et de plus grand que le monde. Le vent parlait de l'Esprit ; l'eau, de la vie ; le feu, de l'amour qui purifie. Pour connaître leur récit, il cheminait de lieu en lieu ; la terre se déroulait sous son regard comme le rouleau primordial sur lequel était écrit le secret des choses. Dans Carnets nomades, Nathalie Nabert veut retrouver cette relation originaire, poétique, de la parole avec une terre - ici le désert du Tassili. Il s'agit non d'évoquer un paradis perdu, mais de donner voix à l'origine, dans la nature, dans une culture, avant que le vent de l'oubli n'efface sa trace.
À grandes enjambées
Nous provoquerons le jour
Contre le mensonge de la nuit.
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