C'était l'unique moment de l'année où, la mer se retirant à l'excès, on pouvait observer ces larges algues qui, ondulant à la surface de l'eau, accrochées aux rochers noirs, leur façonnaient des visages de sirènes. On marchait sur des plateaux pierreux que la marée haute de la nuit avait rendus glissants. Couverte de patelles et de balanes, la peau des rochers, par endroits, était à peine visible. L'horizon vacillait, un pied dans la tombe. Les détails retenaient l'attention, sur lesquels on se penchait et s'accroupissait, cherchant à voir assurément, dans un coquillage, un fossile, un caillou à la forme étrange des indices de l'outre-monde.
Le mouvement immuable de la mer balaie les rochers couverts de mousse, le ciel infini diffuse une lumière d'or révélatrice de ces contrées du nord. Le paysage, tour à tour protecteur ou destructeur, lance un appel impétueux à l'observateur. Les falaises redéfinissent sans cesse l'espace et créent de nouvelles perspectives entre ramures des argousiers et rochers découpés. Entraînant avec elle le lecteur dans une promenade au cap Griz-Nez, dans les dunes d'Écault, sur les rives du Noirda, l'auteur nous initie à la beauté de ces terres et livre une ode magnétique à la Côte d'Opale.
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