Carnage et culture
La supériorité militaire de l'Occident, depuis l'Antiquité, semble reposer sur une conception particulière de la guerre et de la mort. Car l'issue d'une guerre ne dépend pas toujours du nombre de combattants, de la connaissance du terrain, ni même de la stratégie des chefs. À l'analyse tactique ou géopolitique, Hanson oppose une théorie quelque peu iconoclaste : la victoire, sur le champ de bataille, tient à la cristallisation de valeurs économiques, politiques et culturelles. Ce sont l'individualisme, la démocratie et le rationalisme qui firent plier, en maints endroits, les armées ennemies. Ce fut aussi l'Occident qui accoucha des conceptions les plus radicales de la guerre : la guerre « juste » ou la guerre d'anéantissement, par exemple.
À travers le récit de neuf batailles décisives (Salamine, 480 av. J.-C ; Gaugamèles, 331 av. J.-C. ; Cannes, 216 av. J.-C. ; Poitiers, 732 ; Tenochtitlán, 1520-1521 ; Lépante, 1571 ; Rorke's Drift, 1879 ; Midway, 1942 et Têt, 1968), Hanson explore les multiples facettes d'une suprématie guerrière inégalée. Profondément polémique, cette histoire de la « supériorité » occidentale permet de lire en filigrane son envers le plus sombre : le cannibalisme politique et religieux des Européens au fil des siècles.
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