« Les juifs de Budapest et le reste des Hongrois ont été saisis d'une immense panique. Je m'en suis aperçu lorsque le matin suivant plusieurs milliers de gens effrayés implorant d'être protégés ont afflué devant mes bureaux. [...] La ruée vers mon bâtiment n'a cessé de s'amplifier et de gagner en véhémence au fil des jours, car Eichmann n'avait pas perdu de temps. Les déportations de la province hongroise vers les camps d'extermination polonais avaient déjà commencé. »
Face au désarroi des juifs de Hongrie, Carl Lutz cherche un moyen légal de les protéger de l'extermination. C'est ainsi qu'il décide d'élaborer un astucieux système de lettres de protection et de passeports collectifs. Même dans les pires moments de la guerre, le vice-consul ne cesse de négocier avec les Allemands et le gouvernement hongrois pour que les juifs sous sa protection ne subissent pas la « solution finale ». Son action permettra de sauver plus de 60 000 personnes de l'Holocauste. Mais malgré tous ses efforts, il ne se pardonnera jamais de n'avoir pas réussi à en sauver davantage. Ce récit est un exemple impressionnant de courage civil en période de totale immoralité.
Ce livre retrace le parcours de Carl Lutz, de sa jeunesse en Appenzell dans une famille piétiste à son émigration aux États-Unis d'Amérique, où il se forme et entre dans le service diplomatique suisse, son mandat en Palestine dans les années 1930 et son rôle primordial dans le sauvetage de juifs dès mars 1944 à Budapest.
Devant le manque de reconnaissance du gouvernement suisse qui lui reprochera de ne pas avoir obéi aux ordres, son action tombera momentanément dans l'oubli. Toutefois, Carl Lutz a été nommé Juste parmi les nations en 1964 et a été réhabilité par le gouvernement suisse en 1995.
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