Qui connaît le nom de la femme d’Hugues Capet ? En dehors de quelques figures célèbres comme Aliénor d’Aquitaine ou Blanche de Castille, les reines capétiennes demeurent largement inconnues. Leur absence dans notre histoire n’est pas due à un manque de sources. Elles sont partout présentes dans les enluminures, la littérature, les cérémonies, les processions, les entrées royales. Elles commandent des chapelles, des sculptures et des livres d’heures, fondent des abbayes et des églises. La reine n’est jamais reine par elle-même, elle se trouve toujours dans une position dépendante, femme, mère, veuve, mais elle est sacrée et couronnée et conserve sa qualité royale jusqu’à sa mort. Du vivant de son mari, elle porte ses enfants, dirige la maison royale, voyageant avec la cour de châteaux et châteaux au sein du domaine royal. Elle apparaît aux côtés du roi lors des cérémonies publiques et s’engage dans des dons charitables et aux églises. Veuve, elle se retire sur les terres de son douaire ou dans un monastère ; parfois elle reste à la cour pour prodiguer des conseils à son fils, ou comme régente, plus rarement elle se remarie. À chaque étape de sa carrière, la reine capétienne joue un rôle public et sa mort donne lieu à des cérémonies officielles. C’est ce pouvoir au féminin que cet ouvrage souhaite révéler. À chaque génération, entre 987 à 1328, les reines de France ont façonné l’histoire de notre pays.
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