Seigneur (dissimulé) de Florence, Laurent de Médicis (1449-1492) fut surnommé de son vivant le Magnifique, tant il était un mécène généreux, protecteur des artistes (dont Verrocchio, Pollaiolo, Botticelli, San Gallo) et des lettrés (Ficin, Politien, Pulci et d'autres), propriétaire d'une importante bibliothèque, fondateur de l'université de Pise, parraineur de plusieurs expéditions d'humanistes en quête de manuscrits antiques, et l'un des premiers inventeurs d'une politique culturelle à son service et à celui de l'Etat.
Il est un cas exceptionnel d'homme d'Etat écrivain : non pas d'occasion, mais «de profession», car il n'a jamais cessé d'écrire en prose comme en vers, depuis sa jeunesse jusqu'à sa mort.
Ce recueil de ses poèmes, première édition en français, rassemble plus de 150 pièces sur le thème quasi unique de l'amour. D'abord «physique», cet Amour s'idéalise, sous l'influence des théories platoniciennes de Marsile Ficin, et devient, par-delà le voile du langage amoureux, aspiration à l'union mystique avec le divin.
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