L'ouvrage de Ioana Iosa, conçu à partir de sa thèse de doctorat, affirme avant
tout sa volonté d'inscrire l'apologie monumentale que représente le Centre
civique de Bucarest dans une histoire urbaine et sociale. De ce fait, l'auteur
analyse les raisons qui ont guidé sa mise en oeuvre et retrace le fil narratif de
l'histoire bucarestoise, depuis la déclaration d'indépendance jusqu'à l'intégration
européenne perçue comme reconnaissance suprême de l'État roumain.
Ce travail permet donc de saisir la cristallisation du besoin de réalisations
monumentales synonymes d'émancipation, de progrès et de reconnaissance
internationale, en accord avec la définition et la construction d'une capitale
emblématique pour le jeune État roumain.
Il complète le peu d'études scientifiques traitant du Centre civique, à
la fois emblème et stigmate en raison des efforts exceptionnels octroyés pour
sa construction, et prouve que ce dernier est une articulation imparfaite
entre ambitions politiques, stratégies architecturales, enjeux économiques et
attentes de la société civile, ce qui permet à l'auteur de reconsidérer l'idée que
l'aménagement du Centre civique se doit exclusivement à la mégalomanie de
Nicolae Ceausescu, s'agissant plutôt d'un projet emblématique, envisagé dès la
fin du XIXe siècle comme symbole d'un État-nation progressiste et moderne.
Enfin, il aborde la question de la réception d'un ensemble «idéologiquement
chargé» et met en lumière le besoin toujours actuel de construire des bâtiments
prestigieux en accord avec l'engagement de la Roumanie postcommuniste dans
une nouvelle quête identitaire.
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