Sorte d'Ed Wood à l'italienne. Bruno Mattei restera le chantre absolu d'un cinéma délirant et décomplexé,
souvent putassier et crapoteux, mais parfois inspiré et jamais ennuyeux. A son actif, plus de 50
films, touchant à tous les genres et sous-genres du cinéma bis, les plus "nobles" comme les plus crapuleux
: la comédie sexy, la nazisploitation, le film de nonnes, le film de zombies, le film mondo, le film de
cannibales, le W.I.P., le péplum sadique, l'érotisme, le western, le film de guerre... Camouflé derrière
une multitude de pseudonymes - dont le plus emblématique restera Vincent Dawn -, souvent associé à
son âme damnée Claudio Fragasso, Bruno Mattei est toujours considéré comme ce vilain petit canard
de la couvée, ce mouton noir du cinéma bis, disputant à quelques autres le statut peu enviable de "pire
réalisateur de tous les temps". Définitivement estampillé grand pourvoyeur de "nanars", confortablement
rangé dans la catégorie des copieurs compulsifs, Bruno Mattei est généralement réduit à quelques
lieux communs que l'on brandit à chaque fois qu'est évoqué son nom : utilisation inconsidérée de
stock-shots, incompétences techniques, budgets minuscules, dialogues improbables, incohérences scénaristiques,
mauvais goût absolu, effets spéciaux bricolés, humour involontaire, voyeurisme éhonté...
C'est oublier que le bonhomme eut une incroyable carrière, bien plus riche qu'il n'y paraît, et pleine de
bobines désormais incontournables. Un nom majeur du cinéma populaire italien des années 70 et 80,
à l'oeuvre largement plus intéressante que ce que laissèrent penser les nombreuses critiques qu'il dut
essuyer...
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