Bordeaux 1944-1947
De 1944 à 1947, Bordeaux vit trois années capitales. Le 28 août 1944, la capitale girondine est libérée. Mais comment passer du régime de Vichy à la République ? Comment rendre une justice sereine quand tant de morts se sont accumulés ? Il faut que la machine politique et administrative se remette en route, désigner le conseil municipal, arrêter les collaborateurs, lancer l'épuration, mais dans l'ordre. Un ordre que bien des résistants ne vont pas accepter facilement. Pourtant à Bordeaux comme ailleurs ce sont les forces unies de la Résistance qui gèrent la ville sous l'autorité du socialiste Fernand Audeguil qui en devient le maire.
Puis s'enchaînent les élections. À sept reprises en trois ans, les Français votent et ne s'en privent pas. Les électeurs se déplacent massivement. Avec une singularité : les femmes sont devenues électrices, et éligibles.
Mais bientôt les vainqueurs de la guerre s'affrontent. Selon la formule de Churchill, un « rideau de fer » s'abat sur l'Europe. Des grèves « insurrectionnelles » se déclenchent. La scission au sein de la CGT se prépare. Et en novembre 1947, la rupture avec les communistes est fatale au maire Fernand Audeguil. Jacques Chaban-Delmas, un jeune général ambitieux proche de De Gaulle, s'installe à l'hôtel de ville. Mais la page de la guerre est-elle vraiment tournée ?
Trois ans seulement donc, mais capitaux, où chacun des personnages a son poids d'humanité.
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