Qui aurait imaginé que la recette secrète tant cherchée
du bleu égyptien se trouvait parmi les 20 000 tablettes
de la bibliothèque d'Assourbanipal ? Quel pigment bleu
Giotto employait-il pour ses peintures murales, et d'où venait-il
? N'est-il pas étrange que l'Espagne n'ait pas su tirer
profit des fabrications de bleus mayas qui se faisaient sur
une grande échelle en Nouvelle-Espagne ? Saviez-vous que
les bleus décorant la porcelaine chinoise au XVIIIe siècle provenaient
de Saxe et que c'étaient les Hollandais qui en faisaient
commerce ?
Dans la nombreuse famille des pigments, les bleus sont tout
à fait particuliers. Tout d'abord ils sont presque tous artificiels.
Du bleu égyptien au bleu de phtalocyanine de cuivre, en passant
par les bleus maya et Han, le smalt, les cendres bleues,
le bleu de Prusse et l'outremer, l'on ne peut être qu'admiratif
devant la variété des solutions techniques trouvées. Mais
surtout, dès le XVIe siècle, ils sont fabriqués à l'échelle industrielle
car ils servent à l'azurage des papiers et des textiles. Il
en résulte qu'ils donnent lieu à des commerces très lucratifs,
et la concurrence est rude entre pigments et nations.
Issus d'archives peu connues ou inédites ainsi que des derniers
résultats de la recherche chaque chapitre de ce livre
fait découvrir l'aventure de ces produits peu communs, les
Bleus en poudres.
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