Bintou : Accouche, maman, je n'ai pas que ça à faire.
La mère : Ton père et moi...
Bintou : Mon père ? Quel père ? Je n'ai pas de père.
La mère : Nous avons pensé à quelque chose de bien pour toi : des vacances. Ça ne te ferait pas plaisir d'aller au pays pendant les vacances ?
Bintou : Des vacances ? Je ne bosse pas, je ne vais pas à l'école, pourquoi je prendrais des vacances ? Et puis, je ne le connais pas, ce bled.
La mère : Justement. Tu connaîtrais les autres membres de la famille, tu saurais à quoi ressemble ton pays...
Bintou : Mais mon pays c'est ici, maman. C'est la cité, le quartier, le béton, mes mecs... C'est ici que je suis née et je n'ai pas envie de connaître autre chose. Ça me suffit.
A treize ans, Bintou affiche une haine farouche pour toute forme d'autorité. Fille d'une banlieue violente et métissée, elle rêve d'une carrière de danseuse du ventre et dirige les Lycaons, une bande de garçons prêts à tout pour lui plaire. En l'absence du père, qui se terre dans sa chambre depuis qu'il a perdu son emploi, c'est l'oncle qui voudrait imposer sa loi à Bintou... et peut-être même davantage. Mais celle-ci n'est pas prête à se soumettre, malgré l'amour qu'elle porte à sa mère.
Comment dès lors la ramener à la raison ? Comment imposer à cette sans-culotte aux jupes trop courtes et aux cuisses veloutées de rentrer dans le rang de la famille et de la bienséance ? Comment... sinon en faisant appel au couteau ancestral qui meurtrit les chairs et enchaîne les âmes ?
Une tragédie urbaine de l'adolescence qui par son contenu, son rythme et sa langue s'impose déjà, quelques années après sa sortie, comme une des pièces incontournables de la littérature dramatique contemporaine francophone.
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