La dédicace qui ouvre le livre de Roland Moreau - «A la mémoire de Sauveur Atchoarena, ancien Président des Maires du Labourd, mon ami» - n'a pas seulement une signification personnelle : elle exprime la passion que l'auteur a vouée, depuis toujours, à Bidart et au pays basque et le respect qu'il éprouvait pour tous ceux qui, à l'instar de l'homme à qui s'adressaient ces lignes, avaient consacré l'essentiel de leur vie à ses habitants (aux Bidartars de 1945 à 1975 pour Sauveur Atchoarena) et au développement de cette belle région. Sans eux, en effet, pas de village (Bidart) «au pittoresque séduisant» qui retient l'attention des touristes, pas de fixation précise (par exemple), des origines de la localité (XIIe siècle, cartulaire de Bayonne), pas de pérennisation de la «maison basque, personne vivante qui fait partie de la famille», avec une façade qui tourne le dos à l'ouest pour ne pas être battue des vents ; et surtout pas d'ouvrage comme celui-ci qui, après un Aperçu d'ensemble (étymologie et origines, développement et habitat, jeu de pelote et église paroissiale...), nous conduit du Moyen Age (aventure sur mer, itinéraire du littoral et bifurcations) à nos jours («permanence des mêmes éléments»), en passant par le XVIIe siècle (invasion espagnole de 1636, un curé homme de lettres bidartar : Sylvain Pouvreau...) et le XVIIIe, Révolution comprise, avec la campagne militaire contre les Espagnols, le dépouillement de l'église et les arrestations massives d'habitants de Sare, Espelette, Ascain, Cambo...
Mais que l'on ne se méprenne pas pour autant : les tragédies de l'histoire figurent dans ce livre, sans doute, mais aussi l'émerveillement devant la beauté du site ; ou le faste royal déployé sur l'ancienne route que suit Louis XIV, en l'an 1660, dans son carrosse étincelant, en direction de Saint-Jean-de-Luz où il va épouser l'infante Marie-Thérèse, face à la Rhune qui dessine sur le ciel sa forme apaisante ; ou encore la ferveur religieuse mêlée à l'esprit d'aventure dans le pèlerinage jacobite vers Compostelle, Bidart se trouvant sur le chemin du littoral. Et que dire, dans un registre plus quotidien, de la sagesse de l'administration des Bidartars avec leurs assemblées de quartiers et la durée très courte du mandat de leurs jurats ; de cet étonnant commandement qui s'applique, à Bidart, même aux petites gens (Bien vivre, coûte que coûte) ; ou de l'instruction scolaire qui était dispensée au village dès le début du XVIIe siècle ? Sans oublier l'importance particulière du jeu de pelote qui possède ici deux frontons (jeu à mains nues et grand chistera) et la place de plus en plus grande prise par le tourisme qui permet à des visiteurs du monde entier de découvrir, outre l'océan, les montagnes de la vallée de la Nive, celle de Ciboure et le Jaïzquibel...
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