Ce septième volume des Annales bergsoniennes, qui paraît
dans le cadre du centenaire de la Première Guerre mondiale, ne
constitue pas seulement une contribution à une commémoration,
mais offre aussi l'occasion d'un effort historique et philosophique
de synthèse et de contextualisation du rôle de
Bergson pendant cette période. En effet, le philosophe fut à la
fois un témoin et, dans une certaine mesure, un acteur de ce
conflit. Le statut exact des discours de guerre, l'émergence
lente et progressive de la distinction entre clos et ouvert - qui
ne prendra son sens définitif que dans Les Deux Sources de la
morale et de la religion -, le destin ultérieur du bergsonisme -
tant dans son élaboration interne que dans sa diffusion après
1918 et jusqu'à nous - sont, parmi d'autres, les enjeux auxquels
un tel livre se devait de se confronter directement.
Toutefois, le cas de Bergson interdit de séparer, d'une part, la
relation qui fut la sienne à la Première Guerre mondiale, et,
d'autre part, sa relation à l'Allemagne, à la philosophie et à la
culture allemande en général. Les deux aspects sont étroitement
liés, c'est pourquoi le présent volume contient - outre un
dossier inédit «Bergson et la guerre de 1914» - la première
traduction en français de quatre contributions majeures de philosophes,
biologistes et sociologues allemands face à la réception
du bergsonisme en Europe (Driesch, Scheler, Simmel et
Horkheimer), ainsi que la réédition d'une recension consacrée
à un ouvrage sur Kant par le jeune Bergson.
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