Nous sommes dans la France de l'après-1968. Bérénice, fraîche journaliste politique à l'air d'enfant, s'approche du pouvoir. De trop près ? Charles Maubrac, ministre gaulliste dont la courte taille est compensée par l'énergie intense qu'il déploie à conquérir les cœurs, veut la séduire. En serait-il vraiment amoureux ? Robert Monfort, le premier secrétaire du parti socialiste, fin manœuvrier, la fascine par son éloquence de jouisseur. Se moquerait-il de sa proie trop naïve ?
Entre ces deux fauves qui s'entre-dévorent, Bérénice, la fausse ingénue, joue de l'orgueil des hommes, se brûle sous les ors des palais nationaux, apprend le langage de la raison d'Etat. Est-on libre d'aimer qui l'on souhaite quand on commande au pays ? Bérénice, malgré elle, malgré eux, se sacrifie, demeure dans l'ombre, mais bien des années et une cohabitation plus tard, elle aura sa revanche...
Christine Clerc a écrit ici un roman à clefs, tout en portraits cruels : choses vues sur la scène du théâtre des vanités que fut toujours le monde politique. Le lecteur reconnaîtra sans peine, dans le silence de l'Elysée, un président qui se meurt en fin de règne, un gaulliste à l'ambition fiévreuse, un leader socialiste concupiscent, un Corse comploteur, une aristocrate à la parole assassine, et d'autres encore, les comparses d'une tragi-comédie dont Bérénice reste la plus émouvante figure.
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