Paulina Vinderman est un poète considérable, auteur d'une oeuvre importante non tant par sa quantité (une douzaine de livres tout de même) que par sa qualité, sa singularité qui lui ont valu une reconnaissance dont témoignent de nombreux prix reçus en Argentine et ailleurs. Elle a aussi traduit des auteurs de langue anglaise - Sylvia Plath en particulier dont on trouve une trace dans les pages qu'on va lire - pour ne pas s'enfermer, pour s'ouvrir à d'autres horizons, d'autres mondes. D'où, ces autres voix qui se mêlent à sa voix et forment quelque chose comme un choeur - un choeur de solitudes...
Entre l'éloignement du passé et son étrangeté (« Le passé est un pays étranger ») et le futur (« une chambre obscure / où je ne peux que voter pour la mort ») que nous reste-t-il sinon, le fil du présent ? Cet espace inhabitable qui est pourtant le territoire du poème. C'est là que Paulina Vinderman a choisi de se tenir : « J'écris pour un présent en quête du vent ». De ce minuscule et mouvant observatoire, elle regarde avec des yeux de peintre les paysages quotidiens et leur délicat chromatisme - bleus, verts, roses, rouges, pourpres, indigos, noirs sur fond de gris tenace -, mais aussi les lieux intimes et leurs choses simples - une cuisine, une salle de classe, une boîte à couture, une cafetière..., le temps de la mémoire avec les joies minuscules, la douleur et la solitude, le deuil et l'exil. Tout cela pris dans une alchimie où la voix qui parle ne cesse de faire résonner en nous une voix intime et lointaine.
Ouvrage édité dans le cadre du Programme « Sur » de Soutien aux Traductions du Ministère des Affaires Étrangères, du Commerce international et du Culte de la République Argentine.
Oqbra editada en el marco del Programa « Sur » de Apoyo a las Traducciones del Ministerio de Relaciones Exteriores, Comercio Internacional y Culto de la República Argentina.
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