Après un travail monographique sur ceux qui comptent parmi les plus
grands artistes contemporains (Bruce Nauman et Gerhard Richter), ainsi
qu'une tentative pour comprendre l'éclectisme de l'art d'aujourd'hui par le
concept de plurimédialité (Spéculations sur la spécularité), l'auteur s'attelle ici
à revenir à une certaine origine même de l'art (et donc de l'art contemporain)
pour tenter non pas d'en dégager une théorie, ou théorétique, générale, mais
d'en discerner comme un point de fuite, même sans cesse mouvant, qui nous
permettrait de commencer à prendre un certain recul théorique, précisément.
Comment l'oeuvre de Barnett Newman peut-il nous indiquer ce qui
s'est joué entre l'art moderne et l'art contemporain, nous esquisser alors un
cheminement, a priori, par exemple entre Jackson Pollock et Mark Rothko
d'une part, ou Sol LeWitt ou Robert Smithson d'autre part ? Le plus
étonnant peut-être est que nous irons chercher très loin le point nodal d'un
tel cheminement : exactement dans la période romane et pré-romane de l'art
chrétien, selon leurs origines orientales.
Du IXe siècle, approximativement, jusqu'aux derniers travaux de James
Turrell ou Anish Kapoor, nous tenterons alors de comprendre une des
survivances absolues de la question du visible : l'effacement, le retrait, la
visualité de la déréliction - voire la déréliction du visible même...
Sous la figure augurale de Barnett Newman, et à partir des églises
byzantines de Ravenne, nous chercherons donc patiemment des indices,
simples morceaux de roche ramassés au hasard des chemins, pour tenter
d'aborder l'inabordable question de l'infini du visible : abordable seulement
peut-être par l'esquisse d'une quelconque esthétique de la poussière...
Une abondante documentation iconographique accompagne cette étude.
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