Bande de Gaza
2007 - Bande de Gaza, oratorio.
La journaliste de Radio France,
au compositeur :
« Une première question, Éric Daubresse : qu'est-ce qui vous a intéressé dans le poème de Sylvie Nève ? Car elle n'a jamais mis les pieds en Palestine, ni vous non plus. »
La poète - point conviée (c'est ainsi)...
La poète, qui écoute, bondit :
« Mais si Madame, j'y mets les pieds :
la langue la poésie
font que j'y mets les pieds, chaque fois -
en vers, depuis tant d'années,
je ne compte plus les pieds
que j'y mets ! Et même, tous les jours,
tâchant d'y mettre les pieds.
- À pied d'oeuvre.
Au pied du Mur. -
De penser.
Non Madame, je ne joue pas,
ce sont les mots qui se jouent de moi,
aussi les prends-je à la lettre. »
Sylvie Nève :
depuis le temps, lit, réécrit, donc écrit ; depuis l'espace aussi, de partout ; expanse, expense, donc écrit ; et elle relit Rimbaud, Baudelaire, et relie... et elle leur prose des questions (en vers) ; et elle lit tout haut, en public, donc écrit, écrie... seule ou en duo, depuis 1979 : avec J.-P. Bobillot, ou la percussionniste Sylvie Reynaert ; tinte le vers avec des compositeurs : Éric Daubresse, Vincent Wimart... et elle expanse des contes aussi, elle réécrit, donc elle écrit.
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