« Moi aussi, je pense que le monde, la vie, appelons cela comme on veut, a été injuste avec moi. Mais à mon avantage. »
Bâiller devant Dieu
Pendant longtemps Uriarte a été critique littéraire. À le lire, il n'éprouva jamais la tentation du roman. Mais dans son journal, Uriarte écrit sans prétention, bien qu'avec le souci de l'exactitude du trait, le roman de son époque, de son monde, de son entourage. Le lecteur partage son amitié pour son chat Borges, devine ses ricanements étouffés quand il conte une absurdité, s'amuse avec lui des ridicules des milieux littéraires, jubile de la justesse de ses considérations sur les grands auteurs, prend plaisir à le suivre sur la plage de Benidorm, comprend sa colère quand il sort de chez un coiffeur incompétent. Il y a aussi, parfois, du Woody Allen en Uriarte. D'ailleurs, il est né à New York.
L'Espagne se réjouissait de compter Uriarte dans le petit nombre de ses écrivains profonds et légers, lucides et élégants. La France, grâce à cette excellente traduction des Diarios due à Carlos Pardo, vient de le naturaliser.
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