Il est un paradoxe de la modernité que soulève symptomatiquement l'oeuvre de Daniel Badani et Pierre Roux-Dorlut. Comme le suggérait l'historien Jacques Gubler à propos de leur maître Eugène Beaudoin, voilà ce qui pourrait bien contribuer à fissurer plus encore « l'idée reçue, propagée par Le Corbusier, que l'enseignement organisé à l'école des Beaux-Arts signifie l'antithèse de la modernité architecturale ».
Du plan d'urbanisme d'Abidjan au Nouveau Créteil, des premières infrastructures nucléaires à l'aménagement de la tête du pont de Sèvres, l'oeuvre de Badani et Roux-Dorlut couvre le champ entier de la pratique architecturale de leurs temps. Elle s'empare de la tradition pour mieux établir le présent. En remonter le cours nous permettrait peut-être de saisir à quel point, comme l'affirmait Gilles Deleuze, « dans toute modernité, dans toute nouveauté, il y a un conformisme et une créativité ». Séparer le conforme de l'intempestif serait ainsi « la tâche de ceux qui savent aimer et qui sont les vrais destructeurs et créateurs à la fois. »
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