
Ces lettres d'amour et de guerre présentent le récit de la participation
de l'adjudant Escholier à l'Armée d'Orient et à l'étonnante épopée qui
l'amène, en 1918, des monts de Macédoine aux plaines de Hongrie.
Elles montrent aussi, qu'en dépit des combats, l'écrivain et critique d'art
Raymond Escholier s'adonne en même temps à la lecture, à l'écriture et
à l'ethnologie. Mais ce qu'il y a de plus neuf, dans cette correspondance
quotidienne mais toujours nouvelle, se situe dans les liens que le gradé
blanc noue avec les tirailleurs noirs, liens où la condescendance s'efface
vite devant l'admiration. Si bien que ce courrier, mine d'informations
sur l'élaboration des romans de guerre Le Sel de la terre et Mahmadou
Fofana, pose un regard de plus en plus juste sur les soldats africains et les
inscrit déjà dans notre mémoire collective.
«Istib, 1er octobre 1918. - Songe, la paix avec la Bulgarie, c'est la paix pour
demain avec la Turquie, coupée de partout, c'est la Roumanie et la Serbie
ressuscitées, la Hongrie en feu (nous y courons). Six cent mille baïonnettes
alliées de plus sur le front d'Orient. Nous serons plus d'un million à bondir
demain sur l'Autriche moribonde. Elle aussi capitulera avant, comme le Bulgare.
Ah ! cette Armée d'Orient, qu'on blaguait un peu en France ! Elle a tout de
même tranché le noeud gordien. Quand Ruquet tenait cette crête de Kravitza
si chèrement conquise, il ne songeait guère qu'il était avec les siens en train
d'écrire une page décisive dans l'histoire du monde.»
Adjudant Raymond Escholier
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