Qui n'est pas fatigué de voir les banques les plus mortes ressusciter
chaque jour plus saintes que jamais ? Qui ne ressent pas une grande
lassitude devant la multiplication quotidienne des grands hommes
alors que la terre qui les produit sans jamais se reposer aurait dû s'appauvrir
depuis longtemps ? Qui n'est pas exaspéré par la facilité avec
laquelle l'argent se mêle à l'or et, sans que l'artisan ait esquissé aucun
geste pour cela, prend la forme de la plus belle salière de vermeil
qu'un homme ait agitée au-dessus d'une viande ? Oui, finissons-en.
Je veux que vous réagissiez de telle sorte que l'enthousiasme ou la
révolte (ou les deux) anime enfin votre visage que les passions n'ont
pas visiblement bouleversé. Et pour obtenir ce beau quoique improbable
résultat, je propose ce qui suit et s'impose : un enfoncement.
Surtout, ne plus écrire de roman : ce genre, on le sait trop, a capoté
avec tous les colifichets, la Ford T et les peccadilles, au premier rang
desquelles on voyait Isadora Duncan et son écharpe folle. Vieilleries
étranglées, spectacles bêtas, assez. Mais comme il faut une exception
à la règle la mieux fondée, et céder aux fantaisies quand elles sont
déraisonnables, ces Aventures ont décidé de se présenter sous des
atours romanesques : des personnages offrent leur crâne à briser au
Héros-type armé d'un marteau d'or ; d'autres se tordent les mains
devant une forêt où réside le Mystère lui-même, puis assistent à la fin
d'un monde (il disparaît dans le gouffre qu'il est devenu). Le sol se
dérobe sous eux ? Le javelot du Destin les perce ? Ils arracheront cette
lance de leur côté, pour la planter comme une croix dans le coeur de
l'Enfer.
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