À une époque qui prône l'anémie, la stérilité, le chétif et le
maladif, la figure d'Hercule, emblème de la force et à la descendance
surnuméraire, ne pouvait que s'attirer les foudres de la
Décadence puisqu'elle représente tout ce que rejette cette
période. Cette étude de mythocritique et de thanatographie présente
donc Hercule en tant que victime émissaire incarnant par
excellence le personnage masculin masochiste. Elle se trouve placée,
dans la grande entreprise de démolition des mythes chère à
l'époque, sous l'angle double de la médecine, notamment de la
Psychopathia sexualis du Docteur Krafft-Ebing dont nous postulons
l'influence majeure sur les oeuvres d'alors, et sous l'influence,
également, des récits de Sacher-Masoch publiés chez
maints éditeurs français ou dans de nombreux journaux parisiens.
Selon l'Éros décadent, Hercule est devenu la proie privilégiée
de la bourrèle fin-de-siècle. Assujetti, travesti, humilié et
molesté, il est dès lors l'incarnation même du personnage masochiste
heureux de souffrir et trouvant sa délectation dans la souffrance
en des relations «hainamourées» dont l'issue se solde par
sa mise à mort. Tuer le mâle, de préférence sous ses espèces athlétiques,
telles sont désormais les missions et fonctions de la despotique
héroïne finiséculaire.
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