Les histoires de l'urbanisme en France font généralement un saut de la période d'Haussmann à celle où les doctrines des Congrès Internationaux d'Architecture Moderne et de Le Corbusier triomphent, aux alentours de la Seconde Guerre mondiale. S'agit-il vraiment d'une phase où la pensée urbanistique s'endort ? Cet ouvrage montre qu'il n'en est rien. Ingénieurs, architectes, paysagistes, urbanistes ou géographes s'ingénient alors à comprendre la ville pour mieux agir sur elle.
L'ébranlement se situe au tournant du siècle, lorsque le Musée social met à la portée d'une génération de jeunes architectes un savoir social encore en formation. Ainsi se crée, autour de Jean-Claude Nicolas Forestier, d'Henri Prost, de Léon Jaussely, d'Ernest Hébrard, de Donat-Alfred Agache et de la Société française des Architectes Urbanistes, fondée en 1911, une véritable école française d'urbanisme. C'est autour de cette école que tournent la plupart des contributions à cet ouvrage : les origines leplaysiennes de la sociologie qu'elle met en œuvre, ses rapports avec d'autres disciplines, ses formulations, les champs d'expérience qui s'ouvrent à elle en France, au Maroc ou ailleurs dans le monde, puis la concurrence qu'elle rencontre du côté du courant moderniste.
L'originalité de cette école est évidente. Pourquoi n'a-t-elle pas eu plus de succès en France et n'a-t-elle pas eu une postérité plus abondante ? Telle est la question que pose cet ouvrage. Une manière habile de proposer de bâtir des normes urbanistiques et de résoudre les problèmes que rencontrent les villes a été imaginée en France entre 1895 et la Première Guerre mondiale. Pourquoi ne s'est-elle pas transformée en une grande tradition ? Pourquoi a-t-elle été supplantée par des doctrines moins riches ? Quelle a été la part de l'atonie économique de la période ? Quelle a été celle des jeux d'influence au sein d'une profession qui se cherchait ?
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