Métro, boulot, dodo. Le hamster pris au piège de sa roue, dans une cage de béton guère plus grande. Sans compter le réchauffement climatique et la pandémie : on étouffe. On se met à rêver du dehors, du grand air. La ville devient synonyme d'enfermement. Elle n'est plus perçue comme un espace d'émancipation, mais comme un environnement inhabitable. On a l'exode urbain. On veut la nature, mais sans les désagréments supposés de la campagne. Un environnement isolé et sauvage, mais sans fracture numérique s'il vous plaît. Une campagne de magazine. Urbains, décidément trop urbains...
Retour à la réalité. Ouvrons les yeux, portons attention à ce qui se trouve alentour. Notre maison, notre rue, notre quartier. Là où nous avons tissé des liens avec ceux qui nous entourent, avec ce qui nous entoure. Un endroit non seulement dans lequel on vit, mais dont on vit. Par- delà l'opposition entre la ville et la nature, l'urbain reste l'un des lieux indépassables et nécessaires pour une réinvention des manières d'habiter dans l'Anthropocène. Un territoire vivant coproduit par nous et par nos voisins non-humains. Faisons l'expérience de le voir comme « nature ». Arpentons-le, parcourons-le. Apprenons à le réhabiter.
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