Les types d'autorité varient à l'infini selon les époques, les sociétés et les
formes de vie. «Qu'est-ce au juste que l'autorité ?» demandait Hannah
Arendt voici plus d'un demi-siècle. Alain Eraly offre sur cette question un
point de vue renouvelé.
Pour lui, si on réduit l'autorité à une relation d'obéissance, on perd de vue sa
fonction première : celle d'inscrire la vie sociale dans l'imaginaire d'une communauté
et de construire une identité commune. Alors que la crise de l'autorité
est couramment associée au grand mouvement d'émancipation des individus
propre à notre modernité, l'auteur y voit avant tout une crise du collectif.
Dans toutes les sphères de la vie collective - la famille, la politique, les mouvements
sociaux, la religion, l'enseignement, le travail, les médias, la science -,
l'autorité continue de s'observer, certes affaiblie et contestée, mais toujours
aussi nécessaire. Elle n'est pas un simple pouvoir, elle est le sens incarné du
collectif. Là où elle disparaît, disparaissent aussi bien l'appartenance, la solidarité
vécue, l'action commune.
Comment penser l'autorité dans l'infinie diversité de ses manifestations sans la
réduire à une simple domination ? Comment penser, en particulier, la persistance
de la transcendance et de l'incarnation dans des sociétés qui se croient libérées
des puissances de l'invisible ? Pas de société sans institutions et pas d'institutions
sans figures d'autorité qui leur confèrent puissance de parole.
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