Autopsie de l'hétérogène chez Christine Montalbetti
Méta-réflexive, la littérature de l'extrême contemporain se voudrait empreinte de soupçon, singulière, indécidable... Dans les oeuvres en prose de Christine Montalbetti, cette méta-réflexivité prend la forme de procédés telles la modalisation autonymique, la métalepse ou l'interjection, soit autant de manières pour une énonciation à l'inépuisable conscience d'elle-même de se mettre en scène, de questionner sa fïctionnalité, ses processus, voire sa légitimité, bref, de se vouloir éminemment critique. C'est que l'énoncé s'y révèle hanté par son « autre », hétérogène et constitutif, avec qui il n'a de cesse de dialoguer et dont notre analyse tâche de recueillir et de disséquer les insistantes occurrences.
En faisant appel à la linguistique énonciative, à la pragmatique, parfois même à la traductologie et à une conception somme toute discursiviste de l'activité littéraire, on entend rendre ici compte de la riche complexité de la parole fictionnelle montalbettienne et, en bout de ligne, en arriver à signaler ce qui s'y terre et affecte les représentations qu'elle propose, notamment des identités sexuées : quelque chose comme une faille dans l'économie du désir hétéronormé, ce dont l'ensemble du corpus, ultimement - et étonnamment - queer, se voudrait à la fois le négatif et le pluriel.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.