Dans la lutte qu'il déploie pour cacher (contrefaçons, masques,
grimages, faux-semblants, camouflages divers), le faussaire exhibe
un combat farouchement véridique. Cette authenticité du faux,
l'auteur la traque chez J.-J. Rousseau, Alban Berg, mais aussi chez
Vermeer, Raphaël, ou encore chez Polanski, Michael Powell, voire
Morandi, Giacometti et Nicolas de Staël...
En dégageant les mobiles inconscients et les motifs esthétiques
de cette curieuse authenticité critique à même les trafics de l'image,
Murielle Gagnebin est ainsi amenée à proposer deux nouveaux
concepts. L'ego alter, cet être qui seconde et souvent dépasse l'artiste
comme le patient, asservis à la nécessité inconsciente des
déplacements et des condensations qui constituent tantôt leur
oeuvre tantôt la fable propre à gouverner leur vie. Et le spectre de la
sublimation, susceptible, au contraire, de restituer à l'artiste sa part
de responsabilité au cours du travail psychique engagé dans ses
créations et de situer le patient dans sa capacité à mentaliser.
C'est en qualité d'esthéticien et de psychanalyste que Murielle
Gagnebin attire l'attention non sur les valeurs de la falsification mais
bien sur les dévoilements de l'imposture...
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