Laurent Tailhade (1854-1919). Né à Tarbes dans une famille
de magistrats, il fréquente, dès son arrivée à Paris, les
milieux littéraires symbolistes, se lie avec Verlaine, devient
dreyfusard et, libertarien haut en couleur, se fait chantre
de l'anarchisme dont la vogue alors fait fureur... Le jour
qu'il est grièvement blessé par une bombe, l'imprécateur
refuse de porter plainte. Moins beau joueur avec les éditeurs,
Tailhade se fait mal voir. Il s'attaque donc de plus belle au
bourgeois : le «Mufle». Insolent, détestable en société, ce fin
lettré pratique insulte, rêverie, sarcasmes, plaidoyers, ironie
comme indignation. Il appartient à ces figures intraitables
qui se veulent en marge. Héritier d'une veine sarcastique
aussi vieille que la poésie, il sait aussi ravir, suave, musical,
par un vocabulaire étincelant à une «Belle Époque» qui
ne manqua pas d'éclat.
La poésie est la première parole. Mythes, épopées, oracles,
voix des mystères et des mystiques, puis de l'amour, de
l'indignation, de la révolte, de l'espoir ou de l'humour,
de la vie quotidienne et de la solitude. Introuvables ou
retraduites, classiques ou contemporaines, familières ou
méconnues, ce sont ces voix innombrables que la collection
Orphée souhaite faire entendre parce que plus que jamais
elles sont nôtres.
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