La fascination exercee par Paris dans toute l'Europe depuis le debut du XX
e siecle se traduit, des avant le premier conflit mondial, par l'etablissement d'un grand nombre d'artistes dans ce lieu de liberte d'esprit et de creation. Grace a un enseignement de qualite, les Academies de peinture ou de musique, notamment, attirent des Russes, Polonais, Hongrois, Tcheques ou Allemands, futurs fleurons de l'Ecole de Paris, eminents interpretes de l'Opera et du Conservatoire.Avec les differentes vagues de migration, dont les artistes juifs fuyant les persecutions, se sont constitues dans la Ville lumiere des reseaux d'amitie avec des artistes francais, filieres qui s'actionnent sous l'Occupation et Vichy pour proteger et mettre a l'abri les victimes du regime. Si l'on connait l'intervention de Sacha Guitry et d'Arletty en faveur de Tristan Bernard, il y en eut beaucoup d'autres, revelees par Limore Yagil.A la croisee de l'histoire culturelle et de l'histoire politique, l'auteur remonte aux origines de ces reseaux de solidarite, retracant toute une geographie de l'entre-aide, et interroge la signification qu'il convient de donner a ces differents actes de desobeissance civile.Docteur es lettres en histoire du XX
e siecle de l'Institut d'etudes politiques de Paris, Limore Yagil est chercheur associee a l'universite Paris IV-Sorbonne. Specialiste de l'histoire politique et culturelle de la France sous l'Occupation, elle a notamment publie
L'Homme nouveau et la Revolution nationale de Vichy (Septentrion, 1997) et une trilogie,
La France, terre de refuge et de desobeissance civile (1936-1944) (Le Cerf, 2010-2011).