On trouvera ici apposées les chroniques dont je fis lecture à France
Culture pour le Collège international de philosophie en 2003 et
2004, une fois par mois ouvrable (au sens universitaire). J'isole en
incipit celle dont l'air fut d'une chanson : et pour son unicité de
poème brechtien attendant sa mélodie, et en raison de son refrain.
Au gré des circonstances, donc, les bulletins mensuels de mon
étonnement. Plus loin, deux tentatives de journal tenu, l'un en
France pour Libération, l'autre aux Amériques pour Parallax.
Au jugé, c'est le tir d'adresse, où les deux sens de ce mot se fondent,
celui de la destination et celui de l'habileté. Il se fait, plutôt
qu'à l'aveugle, à l'éclair de lucidité qui atteint la cible sans la viser
tout en la visant de toute son habitude, de tout son corps et de tout
son coeur. Ma fable zen préférée, je l'ai un peu inventée - et la répète
brièvement : si le Maître archer perce la cible au centre, et au centre
de son centre, dans la nuit même ou les yeux bandés, c'est que la flèche
et la cible ne sont pas distinctes. On n'est pas plus adroit chez les
Nippons que chez les Normands, ça s'observe dans tous les
championnats modernes. Mais il s'agit d'autre chose : c'est que la
flèche invente la cible, et du même jet la promet, la projette, la suscite,
l'expose, la fixe.
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