En 1975, Laura Mulvey publie Plaisir visuel et cinéma narratif, texte polémique qui met en lumière la manière dont la forme filmique serait structurée par l'inconscient de la société patriarcale. C'est l'essai fondateur des études féministes sur le cinéma. Rédigés entre 1975 et 2011, les textes choisis dans ce volume sont marqués par la redécouverte féministe de la psychanalyse et les transformations induites par le développement des technologies numériques. Qu'elle s'attache à des genres ou à des auteurs incontournables (le western, le mélodrame, Ophüls, Hitchcock, Godard), qu'elle incarne l'avènement d'un « spectateur pensif », qu'elle analyse les paradoxes de l'esthétique hollywoodienne ou la compilation de films de propagande coloniale, Laura Mulvey fait preuve d'une cinéphilie active et engagée.
« J'ai soutenu que la pulsion de curiosité pouvait apporter une réponse critique à l'attrait du voyeurisme. Le critique essaie de transformer des images fascinantes en images énigmatiques et d'en décoder le sens. Le contre-cinéma s'efforce de créer des images qui fascinent parce qu'elles attisent la curiosité et incitent le public à en extraire le sens. De la même manière, la curiosité engendrée par un secret, par quelque chose de caché et d'interdit, se transforme en une curiosité éveillée par une énigme, par quelque chose qui doit être résolu. »
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