Depuis les années 1960 se synthétise, notamment autour de la Nouvelle Droite, du Groupement de recherche et d'études
pour la civilisation européenne (Grece) et de figures comme celle d'Alain de Benoist, une pensée qui imprègne toute l'extrême droite occidentale. Elle est à la fois l'héritière des thèses de Gobineau, de Günther et du nazisme, et le résultat d'un effort pour s'en affranchir : une pensée racialiste et raciste, mais selon des principes culturels plutôt que biologiques ; un discours anti-capitaliste, anti-occidental, antichrétien, mais sur fond d'un différentialisme pris chez Lévi-Strauss.
Dans cette nébuleuse où les trajectoires sont diverses, il y a un point de fuite : le mythe nordique. Stéphane François propose ici une lecture des sources et des formes de cette littérature d'extrême droite qui a inventé ou réinventé une anthropologie politique et archéologique des Indo-Européens, détournant notamment les travaux de Dumézil et se donnant pour
berceau le pôle Nord : une anthropologie s'inscrivant dans la vieille tradition aryaniste, héritage pseudo-scientifique de
l'Occident du XIXe siècle.
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