Le projet d'une nouvelle édition des oeuvres de Léon
Chestov au Bruit du temps a débuté en 2010 avec Le
Pouvoir des clés. Tome X des oeuvres complètes qu'il
avait lui-même conçues, achevé en avril 1937, un an
avant sa mort, Athènes et Jérusalem est le dernier grand
livre de Chestov, et donc l'aboutissement de sa réflexion sur
l'opposition entre la sagesse philosophique (Athènes) et la
révélation religieuse (Jérusalem).
La première partie montre qu'en poursuivant le savoir, les
philosophes ont perdu la liberte : Parménide est enchaîné.
La deuxième partie, «Le taureau de Phalaris», composée
de chapitres consacrés à Nietzsche, Socrate, Kierkegaard,
fait apparaître le lien indestructible entre le savoir tel que
le comprend la philosophie et les horreurs de l'existence
humaine. La troisième dit les efforts infructueux de la
philosophie médiévale pour concilier la vérité biblique,
révélée, avec la vérité «prouvée». La quatrième partie,
intitulée «La seconde dimension de la pensée», composée
d'aphorismes, montre que les vérités de la raison nous
contraignent peut-être, mais qu'elles sont loin de nous
persuader toujours. La philosophie n'est pas un regard
curieux jeté en arrière mais la lutte dernière.
Un même effort soulève les quatre parties du livre : rejeter
loin de soi les vérités inanimées et indifférentes à tout, qui
sont les fruits de l'arbre de la science. Chestov leur oppose
une «philosophie religieuse» qui prend sa source dans
l'acceptation absurdement paradoxale que, pour Dieu,
rien n'est impossible.
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