«À mes débuts, j'ai écrit beaucoup de petites histoires,
des nouvelles. Je me suis d'abord intéressé au théâtre,
à la littérature et au cinéma. Je n'ai jamais imaginé que
je deviendrais un jour photographe, quoique j'aie fait
mes premières photos à l'âge de quinze ans. J'ai écrit
avec la conviction que j'allais faire de la littérature,
mais c'étaient des images qui prenaient forme sous ma
plume.»
Ara Güler commence à observer le monde à travers
son objectif dans les années cinquante. Ces nouvelles
écrites à l'époque préfigurent le climat futur des
photographies de l'artiste : quartiers des gens les plus
humbles, déshérités, pêcheurs de Kumkapi...
On retrouvera ici dans sa jeunesse celui que l'on va
surnommer «l'oeil d'Istanbul». Le regard d'Ara Güler
sur sa ville est un témoignage unique, un travail
«d'historien visuel».
Fantasque et généreux, passionné et précis, le
«prince du Leica» offre au lecteur de chacune de ces
nouvelles un «arrêt sur images», instantanés de vie
pittoresques et singuliers où la poésie affleure dans une
sorte de «réalisme poétique», car dit-il, «la patrie,
ce sont les souvenirs».
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