« Comme à Arles, où le Rhône stagne, les sépulcres font le sol tout bosselé...» Ces vers de Dante se sont présentés à ma mémoire, toutes les fois que j’ai traversé les champs de la Crau. Dante a raison : Arles et sa campagne sont un vaste sépulcre où gisent les débris d’une des plus grâces époques qui ait passé sur le monde. C’est là, entre ces rochers et le Rhône, qu’au Vè siècle s’éteignit la domination romaine, déjà disparue de l’Italie. Elle avait pris naissance en Gaule, non loin de là, dans les murs de Narbonne et d’Aix. Ce n’est point à Rome qu’il faut aller méditer sur la destinée des empires. La ville éternelle ne sait point mourir. À la Rome de Mars a succédé la Rome de Saint Pierre, à la cité des consuls et des empereurs celle des papes, au siècle d’Auguste et des Antonins celui de Léon X. Chaque époque brillante y a laissé son empreinte, chaque grandeur sa ruine, et dans cette confusion de monuments et de souvenirs la pensée s’égare, l’émotion nuit à l’émotion. Rome n’est point un tombeau, elle ressemblerait plutôt à un musée de la mort. J’aime mieux Arles, la petite Rome gauloise comme disaient nos pères. Un pieux silence l’environne.
Une page de l’histoire de nos pères : « Arles et le tyran de Constantin ».
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