La musique à l'ère de sa reproductibilité numérique, tel pourrait être le sous-titre de ce recueil de
textes, où se croisent Matthew Herbert et Mick Jagger, The McIvins et Joe Meck, Sinnead O'Connor,
Stan Douglas et Quentin Tarantino.
Contrairement aux apparences, la manière de recevoir la musique est essentiellement une manière
de recevoir le monde qui nous entoure, de l'accepter aveuglément ou de le refuser obstinément,
de le réfléchir ou pas, d'être actif ou passif face à lui. Le premier intérêt des textes de Diedrich
Diederichsen, un intérêt primordial, est sans conteste de briser le mur de l'évidence musicale et
de réinsérer les questionnements que contiennent en germe des musiques auxquelles on refuse
souvent d'accorder une réelle teneur, que ce soit par indifférence, par mépris envers ce que l'on
considère comme une musique légère ou inférieure, ou encore par admiration, une admiration qui
confine à l'identification muette. Diederichsen, lui, se met à l'écoute de ces musiques - jazz, rock,
pop, rap, techno, musique contemporaine - réellement, passionnément et, précisément parce que
cette écoute est passionnée, il entend ce que ces musiques portent en elles : quant à leur fabrication,
quant aux images qu'elles coagulent, quant aux connexions multiples qu'elles établissent avec
divers aspects de la culture et de la société. Expliciter ces contenus sans simplifier ou schématiser les
choses, respecter les objets questionnés dans leur complexité, tenter de rendre compte des multiples
dimensions, parfois contradictoires, qui font la richesse de ces musiques : l'auteur s'est fixé là une
tâche difficile. Voilà pourquoi ses textes peuvent parfois paraître complexes, mais voilà aussi ce qui,
toujours, en fait l'intérêt, car ils nous parlent et nous interrogent jusqu'à nos positions personnelles
les plus intimes.
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