« Auriez-vous une gravure de cette époque pour que les spectateurs puissent se rendre compte ? » Cette question banale m’a été posée par une journaliste d’une chaine de télévision nationale au printemps 2005. Je venais pourtant de passer de longues minutes au téléphone avec elle, à décrire un site archéologique. Il s’agissait alors de la découverte de niveaux archaïques au cours d’un chantier de fouilles archéologiques préventives, situé derrière l’Hôtel de ville à Marseille. Responsable régionale de la communication d’un institut archéologique, je désirais susciter l’intérêt de cette journaliste et espérais un reportage au journal télévisé du soir. J’étais bien incapable de montrer « une gravure » et d’ailleurs de quelle époque pouvait-il s’agir alors qu’on savait que le site était contemporain des colonisateurs phocéens occupés à construire les premières maisons et les bâtiments publics de Massalia ? Comment cette journaliste convaincrait-elle son rédacteur en chef chargé de hiérarchiser les informations sur les conflits sociaux, les inondations catastrophiques et autres marées noires à l’autre bout du monde, les inaugurations de crèches municipales, mais aussi, la découverte archéologique du jour : les premières maisons des Grecs de Marseille ?
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