Un été de la Belle Époque, Louis Aragon, onze ans, passe des
vacances à Port-Bail, station balnéaire du Cotentin, qui avait
été chantée par Hugo et Barbey d'Aurevilly, des rapprochements
à faire entre les écrits sur Port-Bail des trois romanciers.
Souvenir si marquant d'impressions poétiques, d'amour fou
pour une pêcheuse de crevettes, d'observations sur les rapports
sociaux que, illustration de sa technique de composition
à partir de «pilotis» et de «lieux de fixation», l'écrivain
l'émiette sur toute son oeuvre.
Il s'en sert, notamment, comme tremplin pour lancer la féerie
du Paysan de Paris ou la fresque politique des Cloches de Bâle,
conclut sur lui l'autobiographique Le Mentir-Vrai, les dunes de
Port-Bail le décor aussi de l'un des chapitres des Communistes.
Ayant lui-même passé toute son enfance à Port-Bail, Christian
Gury précise, par la géographie et l'histoire locales, les conditions
du séjour et les raisons de l'enchantement d'un Aragon
sensible aux plaisirs de la plage et de la mer.
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