Acteur, metteur en scène, poète, Antoine Vitez (1930-1990) a marqué d'une empreinte profonde le théâtre contemporain français. Fondateur en 1972 du Théâtre des Quartiers d'Ivry, il propose un «théâtre élitaire pour tous», et réinvente ainsi le théâtre populaire. Directeur du Théâtre de Chaillot puis de la Comédie-Française, il a continué de défendre cet axiome comme sa conception du théâtre d'art.
Antoine Vitez a constamment utilisé l'écriture pour penser et mettre en perspective la pratique de son art.
Nathalie Léger, spécialiste de son oeuvre, regroupe ici des extraits d'articles, entretiens et notes de travail d'Antoine Vitez autour de la question «Qu'est-ce que mettre en scène?», à laquelle il répond indirectement. Le metteur en scène est le comble du traducteur: «Traduire un poème, ou mettre en scène une pièce, ou jouer un rôle, ou imiter une voix, c'est cela: donner idée», disait ce grand interprête.
Lorsqu'il rencontre Aragon en 1958, Antoine Vitez est déjà traducteur du répertoire russe et jeune acteur chez Tania Balachova. Electre de Sophocle constitue sa première mise en scène, en 1966, à Caen. Professeur au Conservatoire de 1968 à 1981, il anime aussi à partir de 1972 l'Atelier théâtral d'Ivry au Théâtre des Quartiers d'Ivry. Il développe un théâtre centré autour de l'acteur, de ses postures, de sa voix. De 1981 à 1988, directeur du Théâtre national de Chaillot, il met en scène notamment Claudel, avec l'intégrale du Soulier de satin en 1987. En 1988, il devient administrateur de la Comédie-Française. La Vie de Galilée de Brecht y fut sa dernière mise en scène en 1990.
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