Il s'agit là, rapprochant les deux langues, de traverser une fois encore ce texte qui se donne comme essentiellement fardé, costumé, d'aventures romaines, médiévales ou renaissantes, mais dont la lettre, quand on l'ouvre, renvoie inlassablement aux mêmes apories et aux mêmes vertiges.
Cette pièce est une histoire d'amour et de guerre où les deux thèmes entrecroisés sont indémêlables, nourris, permis l'un par l'autre.
C'est l'histoire d'un sujet - Antoine - entre son autre lui-même - Octave - et son autre elle-même: Cléopâtre. C'est l'histoire d'une déchirure "au seuil de l'automne du corps", comme dit Bonnefoy.
Pour entreprendre une nouvelle traduction d'Antoine et Cléopâtre, Daniel Mesguich ne s'autorise que du seul fait qu'il est homme de théâtre et Shakespeare un écrivain pour le présent infiniment renouvelé de la scène - il écrit pour la représentation. Le texte anglais, lui, restera, terre d'accueil de tous les présents à venir - mises en scène ou traductions.
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