Si la chimie, quelques années avant la Révolution, est marquée par
la théorie générale de Lavoisier, Antoine de Fourcroy est aussi, à la même
époque, une des grandes figures de cette science balbutiante.
Après une jeunesse difficile et des diplômes rudement acquis, il fait la
connaissance de Nicolas-Louis Vauquelin qui sera successivement son élève,
son collaborateur et surtout son ami.
A eux deux, c'est une partition à quatre mains dans le domaine de la chimie
qu'ils vont écrire pendant vingt-cinq ans et qui ne cesse qu'avec la mort de
Fourcroy en 1809, celui-ci donnant les directives à Nicolas-Louis tout en
poursuivant une carrière politique.
Celle-ci, qui avait démarré sous la Révolution, s'éteint avec la chute de
Robespierre, Antoine de Fourcroy ayant survécu à la Terreur contrairement
au Fermier général qui n'a pas eu cette chance ; tout le reste de son
existence, l'exécution de Lavoisier lui sera imputée... à tort ou à raison ?
Nous essayons de donner ici les preuves de son attitude exacte dans cette
sinistre tragédie.
Sa carrière reprend avec l'ascencion de Bonaparte et il n'est pas exagéré de
prétendre que Fourcroy est à l'origine de tout le système éducatif français,
participant à la création d'écoles (l'École Centrale des Travaux Publics
rebaptisée un peu plus tard sous le nom d'École polytechnique) ou de la
réorganisation des études (de santé).
Dans ces conditions, il aurait été tout à fait logique qu'il soit appelé à
devenir Grand Maître de l'Université Impériale en 1808.
Napoléon lui préfère Fontanes... Est-ce l'amertume ou une maladie réelle
qui le fait passer de vie à trépas l'année suivante ? La question demeure.
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