La fabrique d'une théorie, pour un nouveau modèle cosmologique.
Et si l'antimatière tombait vers le haut plutôt que vers le bas ?
La cosmologie est l'étude de l'Univers dans son ensemble, sa structure, ses propriétés, son origine et son évolution. Elle s'intéresse à ses composants les plus infimes comme à ses plus colossales structures, de sa naissance, il y a environ 14 milliards d'années, à son futur le plus lointain.
Pour parvenir à penser un objet aussi considérable, le physicien construit des modèles. Or, le modèle standard actuel est en crise : il ne rend compte du mouvement des galaxies ou de la vitesse d'expansion de l'Univers qu'en supposant l'existence d'une matière noire et d'une énergie noire mystérieuses, toujours non identifiées.
Et si aux premiers instants du Big Bang, l'univers contenait nécessairement autant de matière que d'antimatière, on ignore où est passée cette dernière, que l'on n'observe aujourd'hui que très brièvement et en minuscules quantités dans le rayonnement cosmique ou nos accélérateurs de particules.
Grâce à une seule hypothèse aussi simple qu'iconoclaste, Gabriel Chardin propose un nouveau modèle, l'univers de Dirac-Milne : et si l'antimatière avait une masse négative, et repoussait tout, matière comme antimatière ? Cette hypothèse posée, il n'est plus besoin d'imaginer l'existence de matière ou d'énergie noires et l'antimatière n'aurait pas disparu mais se trouverait, extrêmement diluée, sous la forme de grands nuages entourant les galaxies. Ce modèle est actuellement testé au Cern (organisation européenne pour la recherche nucléaire) dans plusieurs expériences, où l'on tente de " peser " des atomes d'antihydrogène.
Un voyage dans la fabrique d'une théorie en gestation.
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