En apparence, l’anthropologie de la nature est une sorte d’oxymore puisque, depuis plusieurs siècles en Occident, la nature se caractérise par l’absence de l’homme, et l’homme par ce qu’il a su surmonter de naturel en lui. Mais la nature n’existe pas comme une sphère de réalités autonomes pour tous les peuples. En postulant une distribution universelle des humains et des non-humains dans deux domaines ontologiques séparés, nous sommes bien mal armés pour analyser tous ces systèmes d’objectivation du monde où une distinction formelle entre la nature et la culture est absente. Une telle distinction paraît, en outre, aller à l’encontre de ce que les sciences de l’évolution et de la vie nous ont appris de la continuité phylétique des organismes. Notre singularité par rapport au reste des existants est relative, tout comme est relative aussi la conscience que les hommes s’en font.
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