André Jouvet et le centre français d'humanisme musical 1959-1963
L'art d'enseigner la composition musicale
La France des années 1950 semble être le temps d'une dispute entre « les anciens et les modernes » dans le domaine de la composition musicale. Entre les premiers et les seconds, le différend porte sur la manière de manifester l'inouï au sens premier de « jamais entendu ». En créant le Centre français d'humanisme musical (CFHM) et en y enseignant de 1959 à 1963, André Jolivet propose de nourrir les générations montantes en faisant revivre les origines de la philosophie de la musique. Il souhaite révéler aux apprentis compositeurs qu'il y a mille façons de concevoir, d'entendre et de créer de la musique. Pour répondre à cette ambition d'informer les apprentis compositeurs et de toucher le public le plus large possible, il lui faut un outil et un lieu de diffusion. Cette première école d'été de composition est fondée en 1959 avec le soutien du directeur du Festival d'art lyrique d'Aix-en-Provence et du doyen de la Faculté des lettres de l'université de Provence. Elle réunit les grands noms de la radiodiffusion française, de la composition, de la musicologie, de Chailley à Xenakis, de Boulez à Jarre, en passant par Gavoty, Barraud, Poulenc. Comment faire exister cette nouvelle académie sur le vieux continent européen ? Comment la singulariser ? Cet ouvrage retrace et analyse l'histoire du CFFIM à l'aune des traces et documents retrouvés dans les archives André Jolivet et conservés par madame Jolivet-Erlih. Il présente un autre visage du compositeur Jolivet, celui de l'humaniste et de l'enseignant qu'il n'a jamais cessé d'être.
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