De nul autre de ses amis, Gide n’a jamais écrit semblable louange dans son Journal. Aussi bien la volumineuse correspondance que nous publions aujourd’hui (quatre cent vingt-sept lettres, toutes inédites jusqu’ici, jalonnant une amitié de quarante-quatre années) a-t-elle un caractère et un intérêt singuliers, qui lui donnent une place à part dans l’immense œuvre épistolaire de Gide, même si celle-ci n’est encore que partiellement connue. Correspondance entre deux hommes de tempéraments certes très différents – l’un qu’ont marqué ses origines, dût-il patiemment les contrebattre, de grand bourgeois protestant et normand, l’autre méridional haut en couleurs et de modeste et catholique extrace –, mais que rapprochaient maints goûts communs en matière d’art, de sexualité, d’éthique ; peu nombreux furent ceux que Gide tutoyait, en dehors des amis de sa jeunesse... Correspondance entre deux écrivains, l’un au seuil de la gloire au moment où il fit la connaissance du poète, son cadet de moins de quatre ans, qui venait de publier son premier recueil : on lira ici plusieurs longues lettres de Gide, appréciant et critiquant de très près les poèmes d’Alibert, dont nous ne connaissons pas d’équivalent dans le reste de sa correspondance, même celle qu’il échangea avec d’autres poètes.
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